Cette répartition est celle qui a été constatée sur l’ensemble de l’électorat. Il est assez normal que nous le retrouvions dans ce sous-groupe que constituent les proches de syndicats.
En revanche, il y a une constante, qui est celle du bloc central macronnien. Elle est à peu près le même dans les différentes électorats, proche de syndicat ou non.
Cependant, aux pôles opposés on retrouve une certaine différence. Parmi les proches des syndicats, il y a une propension à voter pour la gauche qui est 50 % plus importante que pour ceux qui sont non proches d’un syndicat. Tandis que la propension à voter à l’extrême droite est 50% plus élevé pour ceux qui s’affichent non proche d’un syndicat.
En somme, nous avons des comportements un peu différents aux deux bouts du spectre.
Tout d’abord, il est plus difficile de l’analyser pour le patronat qui est une catégorie extrêmement vaste.
Cependant, si on s’en tient aux salariés, il y a effectivement un bon en avant du vote pour l’extrême droite entre 2017 et 2022. Nous passons d’environs 13% à 25-26% pour les deux candidats d’extrême droite réunis.
Par conséquent, c’est un vrai bond en avant que nous pouvons expliquer de deux manières.
D’une part le hold-up social de Marine Le Pen qui parle davantage aujourd’hui de ces questions-là. Cela vient tranchez avec le fait qu’Emmanuel Macron, embarrassé par son bilan, en parle moins. Ainsi, elle se pose comme la candidate du pouvoir d’achat. Dans le contexte actuel évidement, cela à un certain poids.
D’autre part, il y a un amoindrissement de la capacité des syndicats à influencer les travailleurs qui pourtant, très souvent, les suivent dans l’action collective.
D’autre part, il y a un amoindrissement de la capacité des syndicats à influencer les travailleurs qui pourtant, très souvent, les suivent dans l’action collective.
Effectivement nous pouvons imputer cela à la faiblesse des syndicats français. Cependant, le fait qu’on retrouve ce phénomène en Italie ou en Allemagne, où les syndicats ont les mêmes difficultés, empêche de rabattre cela sur la simple explication d’une faiblesse des syndicats.
Tout d’abord, il y a 44% de sympathisants (contre 48% en 2017) à la CFDT. Il n’y a donc pas de bon en avant. Ce qui reste étonnant car Emmanuel Macron n’a pas particulièrement facilité les tâches de la CFDT au cours de ces dernières années. Et encore moins dans la période récente d’ailleurs. C’est aussi étonnant car aux élections régionales par exemple, il n’y avait que 17% des sympathisants de la CFDT qui avait voté pour la République en marche. La CFDT a toujours eu une part de son électorat de droite, ou centriste plus exactement. C’est l’héritage de la démocratie chrétienne. Et on le voit dans les cartes électorales : les régions ouest, les pays de la Loire etc. Même dans les années 70 où la CFDT se posait comme socialiste et autogestionnaire, une majorité de ses sympathisants votaient pour le centre démocrate et la droite modérée. Donc il y a là une certaine permanence. En somme, il n’y a que pendant les années 80 – 90, que l’électorat de gauche est majoritaire. A partir de 2002, l’électorat de gauche devient minoritaire. Par conséquent, il n’y a pas trop de surprise à avoir.
Ensuite, la grande part de l’explication est la question de l’Europe. Les électeurs d’Emmanuel Macron sont très orientés vers l’Europe. Et nous avons constaté dans le débat d’entre deux tours qu’Emmanuel Macron insistait beaucoup là-dessus. Cela le distingue radicalement de tous les autres candidats. Et dans le champ syndical, c’est la même chose. La CFDT est le syndicat qui affiche le plus ses espérances dans la construction européenne et c’est là que ce fait le croisement entre les deux électorats.
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